Mon rôle est d’apporter le point de vue du terrain et des employés

Portrait_Manon Hobi

Dans cette interview, Manon Hobi, une infirmière passionnée, partage son parcours, de ses débuts en tant qu’aide-soignante à son rôle actuel au RHNe. De plus, en tant que membre de la commission paritaire de la CCT Santé 21, elle nous explique son engagement pour l’amélioration du secteur de la santé et des conditions de travail du personnel médical.

Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours professionnel en tant qu’infirmière et de ce qui vous a motivé à rejoindre le domaine de la santé ?

J’ai su très jeune que je voulais devenir infirmière. J’ai suivi un parcours classique en passant par le lycée, puis j’ai poursuivi avec une formation à la HES. Durant mes études, j’ai travaillé en tant qu’aide-soignante à domicile pour acquérir un peu d’expérience du terrain. Après l’obtention de mon bachelor, je me suis orientée en psychogériatrie, où j’ai exercé pendant deux ans. Au terme de cette période, j’ai souhaité changer pour diverses raisons et on m’a proposé un poste d’infirmière au sein de l’équipe volante au RHNE, où je travaille depuis. 

Ce qui m’a motivée à rejoindre le domaine de la santé, c’est la possibilité d’apprendre un métier qui m’ouvrirait beaucoup de portes et que je pourrais pratiquer dans différentes parties du monde si l’envie me prenait de bouger. Mais surtout, c’était l’opportunité d’avoir un métier en accord avec mes valeurs : accompagner les personnes ayant des besoins spécifiques, participer à l’amélioration de la qualité de vie des bénéficiaires, et participer à faire fonctionner la communauté dans son ensemble, entre autres choses.

En plus de votre rôle d’infirmière au sein du RHNe, vous êtes également membre de la commission paritaire de la CCT Santé 21, où vous représentez le SSP. Pourriez-vous expliquer en quoi consiste votre rôle au sein de cette commission ?

Au sein de la COMPA, je suis déléguée par le Syndicat des Services Publics (SSP). J’y ai repris le poste de Mme Francoeur à son départ en retraite. Mon rôle est d’apporter le point de vue du terrain et des employés. 

En tant qu’infirmière, vous avez une perspective unique sur les défis auxquels le personnel médical est confronté au quotidien. Comment ces défis influencent-ils votre implication dans la commission ?

Les défis sont nombreux pour le personnel soignant dans son ensemble. Ces dernières années ont été synonymes de chamboulement et de changements, que ce soit dans le rapport au travail ou dans la réalité du terrain. J’ai décidé qu’il fallait s’impliquer pour améliorer les conditions salariales et maintenir un environnement de travail propice. Par nature, je n’attends pas que le changement me tombe dessus. Faire partie de la COMPA est pour moi l’opportunité d’apporter une pierre à l’édifice et de donner mon expertise du terrain.

Par ailleurs, on observe aujourd’hui une hémorragie de personnel soignant. Je ne peux pas promettre que je serai encore là dans vingt ans si les conditions empirent, mais mon souhait est d’être toujours là à ce moment-là, et avec des collègues en nombre. Donc je travaille pour. 

En qualité de membre engagé à la fois dans la pratique professionnelle et dans les discussions relatives aux négociations collectives, quelles sont vos aspirations pour l’amélioration de la profession et du système de santé en général ?

Je souhaite que la profession infirmière soit mieux connue et reconnue, avec ses compétences et ses spécificités. Même si la votation sur les soins infirmiers a contribué à nous mettre en lumière, la population a tendance à penser que les problèmes vont tous être réglés dans les prochains mois. Cependant, il y a encore du travail à tous les niveaux. 

Idéalement, il faut une valorisation salariale pas uniquement des infirmières, mais aussi des soignants en général.  Je pense notamment aux collègues aides-soignants et ASSC. Cela participerait à rendre ces professions plus attractives.

L’idéal enfin, serait qu’on tende à un système basé sur l’humain, ses besoins de santé et que les dotations et infrastructures soient adaptées en conséquence. Tout cela ne se fera pas du jour au lendemain, et sûrement pas à cent pour cent, mais c’est important de se consacrer à ces questions.