La distinction opérée entre soignants et non soignants est dans les faits plus compliquée qu’il n’y paraît et contrevient aux évolutions opérées dans le domaine de la santé.
Prenons l’exemple d’un home médicalisé. La personne qui amène un plateau repas à une retraitée neuchâteloise de 85 ans, l’assied à table, l’aide à prendre ses médicaments, lui arrange son coussin et prend de ses nouvelles, est-elle plus ou moins soignante qu’une personne qui lui fait une prise de sang?
Et dans un centre de réadaptation, le cuisinier qui partage son savoir avec un patient pour le réinsérer, est-il plus ou moins soignant que celui qui amène ses médicaments?
Ces dernières années, de gros efforts ont été consentis afin que tout le personnel se sente concerné par la santé du patient. Si la distinction proposée par le Grand Conseil devenait effective, les premières victimes ne seraient-elles pas les patients neuchâtelois, c’est-à-dire nos parents, nos enfants et à terme tout simplement nous?