Le travail d’équipe est fondamental dans notre métier

Assunta_Walter_CNP

Quatre décennies, c’est le temps qu’a consacré Assunta Walter, une infirmière passionnée et dévouée, au métier qu’elle aime tant. Elle nous livre ses souvenirs, ses valeurs et les moments profondément humains qui ont marqué son parcours au Centre Neuchâtelois de Psychiatrie (CNP), sur le site de Préfargier.

Pouvez-vous nous parler de ce qui vous a poussée à devenir infirmière ?

J’ai réalisé très tôt que ma vocation se trouvait dans le domaine des soins. Dès l’âge de dix-sept ans, j’ai su que je voulais devenir infirmière. Mais ce n’est qu’après avoir effectué un stage à la clinique de Préfargier que j’ai choisi de me spécialiser en psychiatrie. En 1983, j’ai obtenu mon diplôme et j’ai été engagée dans cette institution, que je n’ai pas quittée depuis.

Pouvez-vous nous citer un moment marquant de votre carrière à Préfargier ?

L’un des projets qui m’a le plus tenu à cœur est la création d’une unité dédiée aux adolescent·e·s en 2001. Malgré les ressources financières limitées, nous avons réussi à concrétiser ce projet grâce à notre détermination. Je me souviens encore d’être allée acheter les meubles chez Ikea ! Cela a demandé beaucoup d’efforts, d’énergie et de solidarité de la part de toute l’équipe, mais nous avons réussi à transformer ce projet en réalité.

Quelles sont les particularités de travailler avec des adolescent·e·s en psychiatrie ?

Travailler avec des adolescent·e·s demande une approche spécifique et une adaptation de nos pratiques. J’ai dû effectuer des recherches et suivre des formations aux Hôpitaux universitaires de Genève pour pouvoir mieux les comprendre et les aider. En pédopsychiatrie, il y a parfois des situations difficiles, de la violence et des pathologies complexes. Certains jeunes ne peuvent pas reprendre une vie normale et sont transférés dans des unités pour adultes après quelques années. Nous travaillons également étroitement avec les familles des patients, qui sont souvent désemparées face aux troubles dont souffrent leurs enfants.

Quelles sont les relations qui se tissent entre vous, vos collègues et les jeunes patients ?

Les liens qui se forment au sein de notre équipe sont essentiels. Le travail d’équipe est fondamental dans notre métier. Nous partageons des moments intenses et profondément humains. J’ai encore en mémoire une jeune patiente qui a passé plusieurs mois dans notre unité après une tentative de suicide. Cinq ans plus tard, j’ai reçu une invitation à son mariage. Lorsque nos regards se sont croisés alors qu’elle marchait vers l’autel, elle m’a murmuré un “merci” qui m’a profondément touchée. Ces moments précieux avec nos anciens patients réchauffent nos cœurs.

Votre métier semble difficile, mais aussi particulièrement gratifiant. Pouvez-vous nous parler des défis auxquels vous êtes confrontée en tant qu’infirmière en psychiatrie ?

En somatique ou en psychiatrie, c’est effectivement un quotidien qui peut être rude, avec des horaires difficiles. Il ne faut pas oublier que nous sommes tous les jours en contact avec la souffrance. Ce n’est pas un métier fait pour tout le monde, il faut le porter en soi. Cependant, pouvoir apporter son aide et se sentir véritablement utile dans la vie des patients est une expérience merveilleuse.

Auteure : Rachel Arias
Source : cnpinfo.ch