Ensemble, nous apportons structure et enveloppement (1/2)

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La création d’un pôle de psychologues du travail au sein du RHNe est relativement récente et ses nouveaux métiers parfois méconnus des collaborateurs. Nous sommes allés à la rencontre de France Cadieux, psychologue du travail au service de gestion de la santé en entreprise et de Camille Morgenthaler, psychologue du travail spécialiste en développement organisationnel au service de développement afin de découvrir leurs activités. Ce portrait croisé comprend deux parties, dont voici la première.

En quoi consistent vos rôles ? 

France Cadieux : Mon poste comprend de multiples tâches. D’une part j’accueille la souffrance des collaborateurs en lien avec le travail ou les accompagne en coaching en individuel. Je peux parfois être appelée à intervenir auprès d’équipes pour des thématiques bien spécifiques. Aussi je suis en charge des évaluations des risques psychosociaux au travail.

Camille et moi faisons toutes les deux parties de la direction des ressources humaines et collaborons régulièrement pour la création de projets de prévention et pour l’animation de journées de formation et d’ateliers. Il y a une jolie image sur la façon dont Camille et moi sommes perçues au sein du RHNe : Elle amène une structure et moi j’enveloppe. Je trouve que cela résume bien nos activités respectives et notre complémentarité.

Camille Morgenthaler : Pour ma part, je suis active dans le développement organisationnel, ce qui inclut toutes les mesures planifiées au sein de l’institution qui visent à améliorer le bien-être des collaboratrices et collaborateurs, leurs conditions de travail et l’efficience de l’institution.

Cela passe notamment par l’accompagnement au changement ou par la mise en place et la révision des processus de travail. Je suis également des cadres lors de la mise en place de nouvelles organisations de travail, je les soutiens et les conseille sur des thématiques telles que l’organisation et la répartition des tâches. Pour finir, je contribue aussi à la création de pôles de compétences au sein d’équipes spécialisées.

À qui vous adressez-vous au quotidien ?

France Cadieux : Nous sommes amenées à échanger en individuel, en groupe, mais aussi avec plein d’acteurs différents comme le service de la communication, la sécurité, la cuisine, l’UPCI ou encore des externes comme le CNP (Centre neuchâtelois psychiatrique), le groupe de confiance de la CCT Santé 21 et l’AI (assurance invalidité).

Camille Morgenthaler : J’ajouterais également les autres services RH qui nous aident à diffuser les renseignements et à maintenir l’ensemble des collaborateurs informés, mais surtout qui partagent avec nous également leur propre perception du terrain. De plus, il y a un pan formation pour lequel nous collaborons avec le service développement qui gère la formation interne.

Quels sont vos succès ?

Camille Morgenthaler : Parmi nos succès, nous sommes contentes de constater que nos postes, qui sont relativement récents au RHNe, commencent à être connus au sein de l’institution. Nous avons réussi à développer des outils et une méthodologie de travail de plus en plus précise et pertinente et une belle complicité qui nous permettent de collaborer efficacement au quotidien.

France Cadieux : Nous sommes davantage sollicitées qu’auparavant, cela prouve que notre travail est apprécié et que la confiance s’installe petit à petit. Plus spécifiquement concernant mon activité, le renforcement des partenariats que ce soit à l’interne ou avec des partenaires externes est un grand succès car il permet de donner un soutien global et pluridisciplinaire de qualité aux collaborateurs et participe à leur bien-être.

Et vos défis ?

Camille Morgenthaler : Lors de l’initiation d’un nouveau projet, il est important de veiller à ce que toutes les parties impliquées ou impactées soient informées et considérées, et le RHNe est une grande organisation avec de multiples acteurs, il faut penser à toutes les interdépendances. L’adhésion de chacun est une condition essentielle au bon déroulement des projets.

France Cadieux : Même si l’envie d’aider est constamment présente, il n’est pas toujours possible de le faire. Ça demande à être à l’aise avec un certain sentiment d’impuissance et d’avoir de l’humilité. Aussi, les processus psychologiques demandent du temps ce qui va à l’encontre du fonctionnement « dans l’urgence » d’un hôpital de soins aigus. C’est important de prendre suffisamment de temps pour évaluer toute demande et y répondre au mieux.  Parfois, il est nécessaire de dire non ou alors d’orienter vers l’extérieur lorsqu’un travail de fond est nécessaire et que la problématique vient davantage du privé.

Autre défi : gérer le fait d’être entre l’institution qui impose son cadre de travail et la personne qui peut en souffrir.