Après une carrière dans le monde de l’hôtellerie de luxe, Stéphanie Denizot est la nouvelle cheffe intendante à Landeyeux RHNe. Notre interview.
Comment vit-on le passage du monde des palaces à celui de l’hôpital?
Après une longue carrière en hébergement dans le monde de l’hôtellerie de luxe et gouvernante générale à l’Ecole hôtelière de Lausanne, j’ai en effet ressenti le besoin d’exercer ma profession dans un monde où le contact humain est primordial. J’avais besoin de retrouver du sens dans mon métier, me sentir utile et j’ai eu la chance de rencontrer des personnes au sein de RHNe qui m’ont accordé leur pleine confiance. Cela fait maintenant six mois que j’ai entamé cette nouvelle page de ma vie professionnelle en tant que cheffe intendante à Landeyeux.
Quel est le plus gros changement?
Il est sans aucun doute vestimentaire! J’ai dû troquer mon tailleur et mes hauts talons contre une tunique rouge et des baskets (rire). Plus sérieusement, au début de mon entrée en fonction j’avais de la peine à spontanément entrer dans la chambre des patients. Cela peut vous sembler étrange, mais j’avais le sentiment de pénétrer dans leur intimité, dans leur sphère privée. Ce sentiment était probablement dû à mon expérience hôtelière.
Vous êtes cheffe intendante à Landeyeux. Que recouvre exactement votre travail?
Pour vous donner une image, une cheffe intendante est une maîtresse de maison. Je suis donc chargée d’encadrer le personnel préposé au nettoyage dans l’environnement du patient et des collaborateurs. Notre mission comprend aussi les aménagements extérieurs, y compris le déneigement et la gestion des déchets. Dans un hôpital votre quotidien est chaque jour composé de nombreux imprévus et d’urgences. Je dois reconnaître que cette flexibilité met énormément de sel dans notre quotidien.
Vous êtes au cœur de la vie de l’hôpital?
Oui, car je ne suis pas uniquement dans la gestion mais aussi dans l’action. Les journées se suivent mais ne se ressemblent jamais. Cette proximité avec les collaborateurs et le fait d’être au contact avec des patients me plaît d’ailleurs énormément. Nous ne sommes certes pas des médecins ou des infirmières, mais nous faisons pleinement partie de la chaîne de soins. Nous entretenons de véritables relations avec les patients qui nous glissent parfois des confidences ou des préoccupations. Nous avons un rôle à jouer dans leur parcours de soins grâce au sens du service qui nous guide à chaque instant, même si nous restons dans l’ombre.
Est-ce gênant de rester dans l’ombre?
Que cela soit dans un hôtel ou dans un hôpital, notre métier est d’agir en coulisses pour que l’organisation fonctionne. Cela fait partie de notre mission si je peux m’exprimer ainsi. Nous avons tous besoin de reconnaissance pour donner du sens à notre engagement professionnel, raison pour laquelle j’accorde beaucoup d’importance à la collaboration et au respect entre tous les employés de l’hôpital.