Les négociations entre les principaux acteurs du système socio-sanitaire pour la prolongation de la CCT SANTE 21 se sont déroulées dans un contexte marqué par la pandémie et une situation financière tendue pour toutes les institutions. Mais la volonté de dialogue l’a emporté et la CCT est renouvelée pour les quatre prochaines années. Nous avons rencontré le secrétaire général de la CCT santé 21, Pierre Coullery, pour discuter de cette nouvelle CCT.
Quel est le bilan de l’année 2021 en tant que secrétaire général de la CCT?
Je suis évidemment très satisfait que la CCT ait été reconduite pour quatre ans. Notre convention concerne pas loin de 7’000 collaborateurs-trices (ou « personnes ») dans le canton de Neuchâtel. Ce partenariat social est d’autant plus important que le monde de la santé vit une période de profonde transformation depuis plusieurs années. En fixant les mêmes conditions de travail pour toutes et tous, la CCT est un élément stabilisateur du secteur. Je rappelle que les récentes négociations ont été menées en pleine pandémie, c’est-à-dire dans des conditions difficiles pour les partenaires sociaux. Malgré ces difficultés, les acteurs sont arrivés à un accord équilibré.
Quels sont les avantages d’une CCT?
La convention assure le respect des mêmes conditions de travail dans toutes institutions signataires et garantit une transparence sur les salaires. Cela instaure également un climat de confiance et de pérennité dans le monde socio-sanitaire. Nous sommes actuellement dans une période de pénurie de personnel en soins infirmiers. Mais grâce à la CCT les employeurs évitent une concurrence salariale malsaine et les employé-e-s peuvent exercer leur profession dans de bonnes conditions.
En quelques mots, quelles sont les grandes nouveautés de la CCT?
Les négociations ont principalement porté sur des aménagements des conditions de travail, comme la flexibilisation des horaires et une revalorisation de la grille salariale. De nombreux points techniques ont aussi été clarifiés tels que le calcul des heures supplémentaires et les montants soumis à la LPP. Les partenaires sociaux restent d’ailleurs en dialogue et poursuivent leurs discussions sur d’autres thèmes, notamment le renforcement des contrôles internes et un projet de rente-pont AVS.
Quelles sont les incidences de l’initiative sur les soins infirmiers?
L’acception de cette initiative par le peuple impactera clairement une partie du personnel soumis à notre CCT. Concrètement, cela signifie que certaines fonctions devront probablement être réévaluées. Des solutions devront être trouvées entre les institutions et les autorités politiques au niveau cantonal et fédéral pour trouver un mode de financement pérenne. Les débats sont engagés au parlement fédéral, nous aurons une idée plus précise des orientations prises d’ici quelques mois.
En tant que secrétaire général, intervenez-vous dans les négociations?
Les négociations se déroulent entre les parties signataires. Mon rôle consiste à la préparation et au suivi des séances en collaboration avec la présidence. J’interviens notamment en amenant mon expertise juridique ou en rendant les parties attentives à certains aspects. Je me dois de faire preuve de neutralité en travaillant pour les deux parties. Je crois pouvoir me définir comme un «facilitateur» des négociations.