Nous avons vocation à devenir un pôle local

L’interview d’Olivier Klauser, directeur de l’EMS Les Sugits à Fleurier.

Comment présentez-vous les Sugits à ceux qui ne connaissent pas l’établissement?

Nous sommes dans les murs de l’ancien hôpital de Fleurier, transformé en EMS en 1990. L’infrastructure des soins s’avère parfaitement adaptée à notre mission mais nous avons aussi la chance de vivre dans un cadre agréable avec un grand jardin arborisé qui comprend une fontaine et une terrasse où les résidents peuvent se prélasser en prenant un café. Du point de vue organisationnel, il s’agit d’un bel outil de travail.

Quels sont les défis de gestion auxquels vous êtes confrontés?

Depuis l’entrée en vigueur de la dernière planification médico-sociale, Les Sugits sont passés de 68 à 56 lits. Pour notre établissement, cela constitue une importante déstabilisation de l’ensemble de l’organisation, nos charges financières devant être adaptées à la baisse des revenus. Nous avons donc cherché des solutions pour nous diversifier et avons notamment développé un service de livraison de repas. Notre brigade de cuisine prépare ainsi près de 300 repas par jour destinés à des personnes à domicile ainsi qu’aux sites de la crèche communale, sur l’ensemble du territoire du Val-de-Travers.

Cela constitue une nouvelle orientation?

Nous restons un EMS au plein sens du terme, mais cette évolution me semble symptomatique d’une tendance qui est train de s’effectuer dans le monde de la santé. La question que nous devons nous poser aujourd’hui est : «Quel rôle pouvons-nous jouer auprès de la population ? Quelles prestations pouvons-nous leur offrir?». Un établissement comme Les Sugits a vocation à devenir un pôle local et régional pour toutes les personnes âgées en situation de fragilité.

Ce changement de paradigme concerne tous les établissements?

Le vieillissement de la population représente un énorme défi pour toutes les collectivités en termes d’infrastructure et d’équilibre financier. Le maintien à domicile politiquement souhaité doit s’accompagner d’une véritable vision des soins plus décentralisée mais avec des prestations revues et adaptées. Tous les établissements sont aujourd’hui confrontés à ce challenge.

Professionnellement, comment passe-t-on du monde de la banque à celui de la santé?

Comme souvent dans la vie professionnelle, c’est le hasard de rencontres et de situations! Je faisais partie du comité de gestion des Sugits et quand le directeur a annoncé sa retraite, sa succession a été évoquée et la question s’est subitement posée à moi. C’était un changement radical, mais la diversité des tâches liées à cette fonction m’a immédiatement séduite. Non seulement vous touchez à tout, mais vous avez aussi la satisfaction de voir rapidement les effets de vos décisions. C’est un beau métier et on apprend beaucoup au contact du personnel et des résidents.