L’ANEMPA – Association neuchâteloise des établissements et maisons pour personnes âgées – est la faîtière des EMS du canton de Neuchâtel (une partie, les EMS privés sont membres de l’ANIPPA). Signataire de la CCT Santé 21, elle représente 27 institutions à but non lucratif, près de 1’500 résident-e-s et plus de 1’800 collaborateurs-trices. Si vous souhaitez aborder un thème lié aux enjeux et au fonctionnement du monde médico-social neuchâtelois, l’ANEMPA est l’interlocuteur tout désigné.
Rencontre avec sa Secrétaire générale, Fabienne Wyss Kubler.
Quelles sont les missions de l’ANEMPA?
Je présente volontiers l’ANEMPA comme un pôle d’expertise spécialisé dans les soins et l’accompagnement de longue durée en milieu institutionnel. Du point de vue opérationnel, nous représentons nos membres dans les discussions avec les milieux politico-administratifs et les acteurs du réseau socio-sanitaire, sans oublier d’autres intervenants impliqués dans la définition des conditions-cadres comme les assureurs-maladie. Nous sommes aussi un point d’entrée pour les questions de la population et des médias. Nous tenons nos institutions membres informées de l’actualité médico-sociale et nous développons toute une série d’outils ou de projets les concernant.
L’année 2020 a dû se révéler éprouvante?
Le coronavirus nous a effectivement placés au cœur de la crise sanitaire. Du jour au lendemain, il a fallu complètement revoir l’organisation des institutions et mettre en place des protocoles de surveillance et des mesures de protection pour les résident-e-s. Il a fallu assurer notre mission, qui est quand même centrée sur les liens et la fluidité des échanges, en veillant à « compartimenter » et à garder la distance. Cette période a été d’autant plus intense que les solutions ont dû être élaborées au milieu d’un tsunami d’informations à canaliser, sans jamais avoir la certitude de prendre les bonnes décisions. Mais cette situation de crise a aussi été l’occasion de constater à quel point l’existence d’une association faîtière a du sens, grâce à son travail d’information, d’analyse et de coordination entre les décisions politico-sanitaires et leur application dans les établissements.
L’ANEMPA a joué un rôle de référente?
Je dirais plutôt que nous avons joué un rôle d’interface entre les autorités sanitaires du canton de Neuchâtel et les établissements médico-sociaux. Lors de la première vague, nous avons par exemple proposé un modèle de plan de protection des EMS ou élaboré un manuel RH pour nos institutions, car les décisions politiques avaient de implications sur la gestion du personnel. Nous avons aussi mené une mutualisation des commandes de matériels de protection pour l’ensemble des institutions.
Les problématiques étaient similaires l’automne dernier?
Lors de la deuxième vague, nous avons été beaucoup plus confrontés à des problèmes de gestion des effectifs. Les dépistages massifs et les quarantaines ont eu comme conséquence de créer des pénuries de personnel. Nous avons dû rapidement réagir et soutenir les institutions durement touchées pour qu’elles trouvent des solutions de remplacement afin de maintenir la qualité des soins et de l’accompagnement des résident-e-s.
Avec la Covid-19, vous vous êtes soudainement retrouvés sous la lumière des projecteurs?
Nous avons effectivement dû gérer un immense intérêt médiatique, mettre en perspective et expliquer les particularités de notre mission. N’oublions pas que la vie dans nos institutions comporte une importante dimension communautaire et que les résident-e-s représentent une population parmi les plus fragiles. Les EMS sont donc de facto en première ligne. Ceci dit, les témoignages de solidarité ont été nombreux, surtout au début de la crise, et la population s’est clairement solidarisée avec nos aîné-e-s. J’aimerais témoigner ici ma vive reconnaissance envers les professionnel-les qui travaillent dans nos établissements, car depuis plus d’une année maintenant, ils-elles font preuve au quotidien de ténacité, de courage et de dévouement.