Nous sommes des apprenants tout au long de notre vie professionnelle.

Monsieur Badoux

Interview de M. Claude-Alain Badoux, directeur du Centrergo des Montagnes neuchâteloises 

Que proposez dans votre centre d’ergothérapie?

Notre centre de compétences prend en charge des patients à leur domicile ou dans nos locaux. Notre particularité? Nous travaillons en équipe. Nous collaborons étroitement et échangeons régulièrement entre nous pour améliorer notre pratique et trouver les meilleures solutions thérapeutiques pour nos patients. En confrontant nos points de vue, nous bénéficions de l’expérience de chacun. Cela nous permet de dénouer des situations parfois complexes.

Vos actions thérapeutiques ont-elles évolué ces dernières années?

Les séjours hospitaliers ont actuellement tendance à se raccourcir. La rééducation n’est pas terminée lorsque les patients rentrent chez eux. Les prises en charge ambulatoires ou à domicile doivent donc être adaptées. Néanmoins, tout ce que nous entreprenons en terme de rééducation, de réadaptation ou de réinsertion, continue à avoir comme but l’autonomie du patient dans la vie quotidienne.

Et concernant les enfants?

L’environnement général est en évolution et la présence accrue des jeux vidéo dans leur quotidien devient un souci quand il y a excès. Nous constatons que cela peut nuire au développement de leur autonomie et à la gestion de leurs émotions. C’est vraiment un problème à prendre avec sérieux, car cela crée de la souffrance chez les enfants qui se répercute sur l’équilibre de toute la famille. Quand un jeune est en quelque sorte débordé par lui-même, il est atteint dans son estime de soi et sa capacité à avoir des liens sereins avec ses copains.

Suivez-vous des formations continues?

La CCT santé 21, dont nous sommes signataires, nous y oblige (rire). Et notre association faîtière aussi. C’est une obligation mais aussi une nécessité professionnelle de se tenir au courant des nouvelles prises en charge et des nouveaux traitements. La formation continue, c’est aussi l’occasion de prendre du recul sur sa pratique, de réfléchir à la manière dont on travaille, et d’apprendre de ses pairs. Nous sommes des apprenants tout au long de notre vie professionnelle.

L’année 2020 est marquée par la crise sanitaire. Avez-vous reçu ces changements?

C’est une période troublée qui bouleverse clairement les repères de certaines personnes fragiles. Lors de la crise du printemps, nous avons dû suspendre certaines actions thérapeutiques. Ca n’est pas sans conséquence. Quand vous additionnez problèmes physiques, problèmes psychiques, perte d’autonomie et solitude, cela devient très lourd.