“Un TRM n’est pas seulement un presse-bouton, il est important de saisir que nous sommes, pour ainsi dire, les yeux des médecins” Corinne Beguin Dalrio, technicienne en radiologie médicale (TRM).
Quelle est votre fonction au RHNe?
Je suis technicienne en radiologie médicale (TRM). Pendant ma carrière professionnelle, je suis passée du développement des radios à la main aux technologies les plus modernes, comme l’avènement de l’IRM et le premier scanner dans le public au début des années 80, puis les ultrasons ou encore la radiologie interventionnelle pour les traitements, endovasculaire, oncologique, antalgique par exemple. Mais actuellement il n’est plus possible d’être à la pointe dans tous ces domaines. Je me suis donc spécialisée avec l’IRM, le scanner et la régulation (tri journalier des urgences en imagerie).
Vous vous considérez comme une soignante ou une technicienne?
Je suis une technicienne soignante qui fait partie intégrante du département des soins du RHNe. Un TRM n’est pas seulement un presse-bouton, il est important de saisir que nous sommes, pour ainsi dire, les yeux des médecins. C’est de la qualité de notre travail que découle souvent le diagnostic et le suivi de traitement du patient. Nous sommes aussi en première ligne et c’est particulièrement vrai avec l’épidémie de Covid-19.
Comment les patients sont-ils pris en charge?
Aujourd’hui nous connaissons un peu plus le fonctionnement du virus, mais les premiers jours nous étions un peu dans l’inconnu. Nous TRM sommes appelé à exécuter des radios de thorax ainsi que des scanner afin de guider le traitement. A cela s’ajoute la complexité liée à la contagiosité du virus et le temps de prise en charge du patient. Après chaque patient le TRM doit méticuleusement désinfecter et attendre le séchage complet des installations avant de prendre le patient suivant. Les mesures d’hygiène sont à leur maximum.
Comment avez-vous vécu cette période?
De manière intense, tant sur le plan professionnel que personnel. Ce sont des moments où vous vous posez de nombreuses questions. Mais je dois souligner que l’organisation et la communication interne ont été remarquables. C’était d’autant plus nécessaire que nous devions fréquemment adapter nos protocoles et lieux de travail en fonction de l’évolution du nombre de cas et des connaissances médicales. Je ne me suis jamais sentie seule et la collaboration entre tous les acteurs de la santé fut excellente à l’hôpital.
Et comment appréhende-t-on la période d’après?
Le pic de la crise du Covid-19 est passé mais nous traitons et recevons encore des cas. Nous sommes en train de revenir à un monde plus normal et les patients qui sont soignés pour d’autres maladies reviennent à l’hôpital. Un retour à une vie plus normale reprend ses droits et c’est tant mieux!