L’humain est au centre de notre mission

Le Martagon est le fruit d’une histoire familiale. Créé en 1982 par un couple d’infirmiers, il est aujourd’hui dirigé par l’un de leurs enfants, Jean-Luc Delay. Entretien.

Comment devient-on le directeur de la résidence du Martagon ?

Mon histoire personnelle est intimement liée à cet établissement. Ce sont mes parents, alors infirmiers, qui l’ont fondé en 1982. Nous étions une famille de trois enfants. Mais comme je le dis souvent, le quatrième enfant était Le Martagon et il prenait beaucoup de place (rire). Ma mère ne quittait pas sa blouse d’infirmière et les repas familiaux tournaient en séance de travail.

Vous désiriez vous inscrire dans la tradition familiale ?

Non, je ne le dirais pas ainsi. J’ai entrepris mes études de psychologie à l’Université de Genève justement pour prendre de la distance. J’en avais besoin. Ensuite, j’ai eu l’opportunité de faire un remplacement au Martagon qui s’est transformé en chef de projet pour mettre en place un système de qualité afin d’obtenir la certification ISO 9001. Un travail captivant qui m’a conduit à une connaissance très approfondie du fonctionnement de l’établissement. Enfin, suite à des ennuis de santé de ma mère, j’ai pris au pied levé la direction ad interim du Martagon avant d’en devenir le directeur.

Quel est l’ADN de votre établissement ?

L’ouverture vers l’extérieur. Et notre vecteur principal, c’est notre piscine. Ce matin vous avez pu y voir les bébés nageurs. Le risque d’un EMS est d’évoluer en vase clos. De se fermer au monde. Nous investissons beaucoup d’énergie pour nous ouvrir à la société. La crèche des Ponts-de-Martel organise, par exemple, des activités dans nos locaux. Nos résidents se rendent parfois au Club des Aînés de la région. Et notre cafétéria est ouverte au public. Ce lien avec l’extérieur est vital pour assurer une qualité de vie à nos résidents, nous en sommes tous convaincus.

Votre slogan est « votre chez vous chez nous ». Pourquoi ?

Nous essayons de nous adapter au mieux aux habitudes de nos résidents. Récemment, le fils d’une résidente m’a glissé qu’à l’issue d’un repas pris à l’extérieur avec sa mère, elle lui avait fait entendre qu’il était temps de retourner à la maison, sous-entendu au Martagon. Cette phrase se passe de commentaires. Nous avons vocation de leur offrir des tranches de vie qui méritent d’être vécues. Nous les invitons à déménager des meubles lors de leur installation pour qu’ils se sentent chez eux.

Est-ce que cela suffit ?

Non, le plus important à mes yeux c’est l’approche de nos équipes. Leur bienveillance est une condition sine qua non pour que nos résidents soient sereins. Nous avons mis en place un certain nombre de mesures structurelles pour préserver une saine atmosphère au sein du personnel. Nous sommes convaincus que si les employés sont satisfaits sur le lieu de travail, nos résidents en bénéficieront. Vous savez, l’humain est au centre de notre mission et notre richesse c’est notre équipe qui tous les jours assure un accompagnement et participe, par des gestes ou des paroles, à l’ambiance du Martagon.