Soignant ou non soignant? Interview croisée

Soignant ou non soignant? La distinction est-elle aisée ? Rencontre avec une infirmière et un employé de maison dans un EMS de La Chaux-de-Fonds:

  • Christine Devos, infirmière.
  • Didier Tinguely, employé de maison.

Madame Devos, comment commence une de vos journées ?

Mon travail débute cette semaine à 7h précises. Je prends connaissance du rapport de nuit des veilleurs, puis je prépare les médicaments, assiste aux soins et à la toilette et coordonne mon travail avec celui de mes collègues.

Vous faites également des veilles ?

CD : Mes horaires changent chaque mois. Je travaille à 60%, parfois plus avec des horaires de jour et de nuit. Cela dépend des besoins de notre employeur. Nous nous adaptons.

Et vous Monsieur Tinguely, comment se déroule une de vos journées ?

Je commence à 6h30. Je m’informe de ce qui s’est passé pendant la nuit et je prépare les petits-déjeuners. Je les sers jusqu’à 9h30, puis je nettoie les chambres.

Collaborez-vous avec les infirmières ?

DT : Oui, évidemment. Les résidents ne font pas la différence entre un infirmier et un employé de maison. Ils nous donnent des informations que nous devons transmettre au personnel soignant. Je leur donne aussi des petits coups de main. Je peux les aider à se déplacer, à remettre en place un coussin. Bref, des petits riens du quotidien. Je ne suis pas infirmier, mais cela ne m’empêche pas de les aider.

Dans votre pratique, la distinction entre personnel soignant et non soignant est-elle pertinente ?

DT : C’est difficile pour moi de répondre. J’ai une mission concrète. Mais au quotidien je fais partie de la chaîne des soins. Notre philosophie est que tout le monde doit travailler pour accompagner le résident. J’échange beaucoup avec eux.

CD : Nous sommes une grande famille. Nous essayons de ne pas trop segmenter le travail pour ne pas nous déresponsabiliser. Nous essayons de tous participer au bien-être de nos pensionnaires.

Infirmière, c’est un métier difficile ?

CD : Ce métier apporte beaucoup de satisfactions. Nous sommes au contact de l’humain. Mais les horaires irréguliers causent de la fatigue. Et les pensionnaires arrivent toujours plus tard. Les soins et le suivi sont toujours plus lourds. Il y a aussi de nombreux décès. Il est important d’être stable dans sa vie privée pour bien vivre son métier d’infirmière.