Il existe une saine concurrence entre les prestataires de soins à domicile

Les soins à domicile permettent aux patients de bénéficier d’un soutien médical sans quitter leur chez-soi. Une alternative de plus en plus prisée à laquelle répond Les soins à domicile de la Côte. Rencontre avec ses deux fondateurs, Nathalie Jolidon et Florian Sutter, ainsi que Bernard Jolidon, consultant RH.

Quand avez-vous créé votre structure de soins à domicile?

NJ : Les Soins à Domicile de la Côte existent depuis maintenant cinq ans. Notre mission quotidienne consiste à maintenir nos patients à domicile, quel que soit leur âge ou leur pathologie. Prodiguer des soins, aider à préserver ou à retrouver une autonomie, voilà ce qu’accomplit la centaine de collaborateurs qui compose notre structure.

Pourquoi avoir créé cette structure?

NJ : C’est l’aboutissement de mon parcours de vie dans le monde des soins. Après plusieurs expériences professionnelles dans des postes à responsabilité auprès de structures similaires, j’ai ressenti le besoin de créer une unité efficace où les mots proximité et bienveillance ne sont pas seulement des slogans. J’ai alors rencontré Florian Sutter et nous avons tout de suite senti que nous étions sur la même longueur d’onde. Nous nous sommes lancés très rapidement, suite à une réunion autour d’un café. Bernard, mon mari, nous a rejoint il y a maintenant un peu plus de deux ans afin de nous soulager dans la gestion des RH.

FS : Nathalie et moi avions pas mal soufferts, professionnellement parlant, de nos divers emplois dans des structures rigides et très hiérarchisées. Nous avions envie de nous défaire de ces codes, de créer une structure très flexible avec un minimum de paliers hiérarchiques où les forces de travail sont réellement centrées sur les besoins du patient. Après cinq ans, nous avons considérablement grandi, mais nous mettons un point d’honneur à conserver cet esprit convivial.

Aujourd’hui, le patient a le choix entre plusieurs structures de soins à domicile. Est-ce un avantage?

BJ : Il y a effectivement plusieurs prestataires dans la région et c’est un avantage pour la population car, au-delà des complémentarités, cela induit une saine concurrence entre les différents acteurs. Elle peut désormais choisir le type de soins à domicile qu’elle considère le mieux répondre à ses besoins. Notre spécificité ? Nous accordons beaucoup d’importance au suivi personnalisé du patient. Chez nous, une infirmière agit comme référente unique d’un patient. Le nombre d’intervenants est limité autant que possible. Cette équipe restreinte connaît vraiment le patient et peut le suivre au plus près. Cette proximité est et restera dans notre ADN.

FS : En effet, il est important de respecter l’intimité des personnes. Que préféreriez-vous ? Que cela soit à chaque fois une personne différente qui vous aide à faire votre toilette ou toujours la même aide-soignante ? Et il est vrai que les liens très suivis que tissent notre personnel avec les patients permettent de mieux les coacher. Une subite détérioration de l’état de santé sera plus rapidement constatée et prise en charge.

Qui vous contacte pour prendre en charge un patient?

NJ : Principalement, les demandes proviennent des hôpitaux ou des médecins traitants. J’ajouterais également que de plus en plus de famille nous contactent directement. Prodiguer des soins à un malade prend du temps et beaucoup d’énergie.

BJ : Effectivement, les soins ambulatoires sont bien perçus car, pour beaucoup, le domicile reste toujours plus rassurant qu’une chambre d’hôpital. Par contre, pour les proches, se retrouver du jour au lendemain avec un parent à charge peut vite devenir compliqué et harassant. L’évolution de notre société ne permet plus à une famille d’assumer son travail, la logistique quotidienne et, en plus, soigner un membre de sa famille pendant une période prolongée. Régulièrement, lorsqu’elles nous contactent, les familles sont à la limite de l’épuisement.

FS : C’est pourquoi, nous sommes prêts en tout temps à bousculer notre organisation pour répondre à leur demande. Il est en effet impensable pour nous de les laisser tomber au moment où elles en ont le plus besoin.

Quels sont les défis des soins à domicile pour ces prochaines années?

NJ : Les séjours à l’hôpital devenant de plus en plus courts, le personnel soignant est désormais confronté à des traitements qui, jusqu’alors, relevaient exclusivement des missions hospitalières. C’est pourquoi la formation continue et le partage de compétences dans une équipe sont si importants. À cet égard, nous réunissons très régulièrement nos équipes, alternativement par métier et en interdisciplinarité, pour échanger nos pratiques et améliorer notre niveau de compétences.

FS : La population, le corps-médical et les caisses-maladies – pour ne citer qu’eux -, attendent que nous réagissions sans délai pour apporter une solution raisonnable, fiable, économique et respectueuse de l’aspect émotionnel du patient et de ses proches. L’option d’une structure agile et administrativement optimisée au maximum, nous permet d’allouer près de 90% de nos ressources humaines au terrain, donc au bien-être de nos patients, et pas au bureau à brasser du papier. C’est de mon avis l’un des défis que nous aurons à relever ces prochaines années afin de maîtriser les coûts de la santé.

BJ : Nos portes sont toujours ouvertes. Peut-être même trop (rire). Patients, familles et collaborateurs peuvent venir dans nos bureaux à tout moment, sans rendez-vous. Nous sommes là pour eux. Au fond, cette proximité et cette accessibilité sont notre pari pour l’avenir.