Ce que nous entendons le plus souvent ? Nous n’arrivons plus à exercer notre métier.

Rencontre Juan Barahona, Secrétaire central du syndicat Syna et responsable de la santé pour la Romandie. Le travail du syndicat au quotidien ? Son rôle dans la CCT Santé 21 ? Les mutations dans le secteur de la santé ? Tour d’horizon en six questions.

 

Quel est le travail du syndicat au quotidien ?

Nous répondons aux sollicitations et questions de nos membres, nous nous rendons sur le terrain pour rencontrer l’ensemble du personnel et répondre à ses besoins et attentes et collaborons avec les autres syndicats partenaires sur des points précis. Nous négocions avec les employeurs et suivons de près les débats politiques. Nous défendons aussi juridiquement nos membres en cas de litige quant à l’application de la CCT, lorsque le règlement préalable du conflit directement avec l’employeur n’a pas été possible.

Quelle est la spécificité du syndicat SYNA ? 

Nous sommes un syndicat interprofessionnel s’adressant autant aux secteurs public que privé. Nous défendons l’ensemble de la branche des soins dans le cadre de la CCT Santé 21. Soignants, cuisiniers, personnel d’intendance ou administratif pour ne citer que ces exemples. Parfois le syndicalisme a mauvaise presse. Mais Syna privilégie toujours le partenariat social. Nous essayons de comprendre la problématique des employeurs et dans la majorité des cas les différends sont résolus dans le dialogue. Nos membres apprécient cette méthode de travail.

Comment se porte le personnel hospitalier dans le canton ?

Il existe un sentiment d’insécurité chronique. Les mesures d’économie se succèdent depuis plusieurs années et nous sentons le personnel lassé par cette situation. La pression financière et les exigences d’économies se font sentir dans tous les secteurs. Nous avons actuellement atteint la limite. Ce que nous entendons le plus souvent ? Nous n’arrivons plus à exercer notre métier. Et cette situation est identique dans toute la Romandie. Quand vous êtes soumis à des restructurations permanente et  une surcharge de travail, votre vie professionnelles devient compliquée.

Quel est le rôle de la CCT santé 21 dans ce paysage ?

C’est l’unique socle qui résiste dans le domaine de la santé et elle joue un rôle fédérateur entre tous les partenaires. Du côté des employés, nous avons le GASS. Il s’agit du groupement des associations et des syndicats de la santé qui comprend l’ASI, le SSP et Syna et nous représentons tous les employés dans le cadre des négociations de la CCT Santé 21.  Le GASS se réunit une fois par mois. La collaboration se déroule bien. Il n’existe pas de concurrence mais la volonté de trouver des solutions communes. C’est précieux et c’est un acquis de la CCT santé 21. Et ce n’est pas le cas dans tous les cantons.

 Quels sont les grands dossiers actuels ?

La réorganisation de HNE, de NOMAD et du CNP. Nous sommes très attentifs aux décisions qui sont prises et veillons au respect de la CCT Santé 21. Cela sera également notre position pour les prochaines négociations de la CCT qui s’ouvriront dans les deux ans. Éviter tout démantèlement et mettre sur la table la problématique des retraites anticipées, une thématique chère à notre syndicat.

 Quels sont les enjeux de la santé ?

Ce seront les collaborations transcantonales. J’espère qu’un jour nous verrons une CCT de la santé romande et des hôpitaux, EMS ou soins à domicile qui collaborent plus étroitement. Cela existe déjà un peu dans la pratique, mais il ne serait pas vain de passer à l’étape supérieure. J’espère que ce n’est pas seulement un rêve.