J’ai toujours occupé des postes qui n’existaient pas!

Entretien avec Monsieur Gasser, directeur des Ressources Humaines de NOMAD. Il y évoque son parcours et certains enjeux liés à la gestion de 620 de collaborateurs et aux soins à domicile.

Quel est votre parcours professionnel ?

Je suis psychologue de formation. Après un bref passage à l’EPFL comme assistant, j’ai travaillé pendant 9 ans comme responsable du recrutement pour une société spécialisée dans les métiers de l’informatique. J’ai géré la succursale romande et je dois vous avouer que c’est là que j’ai véritablement appris mon métier. Ensuite, j’ai ouvert une longue parenthèse dans le domaine du public, parenthèse que je n’ai pas refermée.

Vous ressentiez le besoin d’évoluer dans un autre monde professionnel ?

Dans la vie, certaines opportunités se présentent et à vous de les saisir. Si je porte un regard rétrospectif sur ma vie professionnelle, je constate que j’ai toujours occupé des postes qui n’existaient pas avant mon engagement. J’ai par exemple organisé les Offices Régionaux de placements du canton de Vaud ou mis en place une politique RH fondée sur le salaire au mérite comme directeur RH du Tribunal fédéral à Lausanne. J’apprécie organiser, structurer et c’est d’ailleurs ce qui m’a intéressé chez NOMAD.

Il n’y avait pas de service de Ressources Humaines ?

NOMAD sortait d’une période mouvementée. Ma première mission a été d’organiser le service des Ressources Humaines. Aujourd’hui, nous sommes 15 personnes, y compris la structure de formation, et NOMAD compte 620 employés répartis dans le canton.

Qu’entendez-vous par structure de formation ?

Notre service compte 4 personnes dédiées à notre logiciel métier. Toutes les personnes qui ont un lien avec un patient peuvent compléter ou consulter ses données directement avec leur smartphone. Le dossier est toujours à jour et les informations disponibles. Mais pour que cet outil soit efficace, il doit être parfaitement maîtrisé. Notez que nous engageons près de 100 personnes chaque année. Il est donc nécessaire d’avoir une structure de formation permanente pour l’ensemble de nos 620 collaborateurs.

Comment gérer 620 personnes réparties dans tout le canton et relativement indépendantes ?

C’est l’une des difficultés. Raison pour laquelle nous sommes passés, il y a deux ans de 18 équipes à 6 centres. Et chaque centre possède un responsable directement rattaché à la direction. Il est à la fois le bras exécutant de la direction et proche du terrain et des besoins concrets. Notre gestion quotidienne s’en trouve simplifiée et plus efficace.

Et comment s’organise chaque centre ?

Chaque centre compte une unité administrative, une unité de planification et des équipes qui se rendent chez les patients.

Existe-t-il un profil type de l’infirmier-ère de soins à domicile ?

Ce sont à 90% des femmes. Il ne s’agit pas de décrire un tableau idyllique, mais ce sont généralement des personnes engagées qui aiment leur métier. Ce sont des hommes et des femmes indépendants, souvent seuls au contact du patient. Il faut donc en tenir compte du point de vue de la gestion du personnel. Ils doivent avoir la possibilité de debriefer, de parler, d’échanger avec leurs collègues ou responsables hiérarchiques.

Vous constatez une certaine difficulté pour « rester en contact » ?

 Disons que c’est une difficulté inhérente à notre mission. Mais les responsables d’équipe sont aussi là pour soutenir leurs collègues. Nous assurons également un suivi très précis de l’absence, par exemple toutes les personnes qui ont plus de 6 jours d’absence sur une année coulissante. L’objectif ? Détecter les problèmes le plus tôt possible. Prévenir. Ne pas attendre. Il existe des fragilités et nous devons en tenir compte. Nous avons, dans cet esprit, développé un programme de bien-être au travail.

Quel regard portez-vous sur les soins à domicile ?

C’est l’avenir. Les patients veulent rester chez eux et, disons-le clairement, c’est moins onéreux. Donc c’est une bonne solution pour tout le monde. Nous sommes en train de glisser vers un modèle d’hôpital à domicile. La demande de soins se diversifie. Nous devons donc veiller à assurer une formation continue de qualité pour y répondre. Ne pas sous-estimer les nouvelles compétences techniques à acquérir et relever les défis logistiques qui en découlent. Bref, nous devons être proche des besoins de nos clients et être capable d’anticiper l’évolution des soins à domicile.